Ehpad : un atelier pour raviver les souvenirs d'enfance des résidents

Le quotidien Ouest-France a mis à disposition ses archives numériques à des résidents d'un Ehpad. Des articles historiques, des photos des années 1950 à 1970 qui les replonge dans leur enfance. Reportage.

Charlotte Rothéa
Rédigé le , mis à jour le
Ehpad : un atelier pour raviver les souvenirs d'enfance des résidents  —  Magazine de la Santé

Une fois par mois, le temps d’un atelier, les résidents de l'Ehpad de Fougères, en Ille-et-Vilaine replongent dans leur enfance, en remontant le temps grâce aux souvenirs. Ils participent à des séances d’échanges autour de photos et d’articles historiques de Ouest-France. 

Des archives et des souvenirs

Au programme ce jour-là, les bruits de leur enfance. Comme près de 1 000 Ehpads du grand Ouest, la résidence de Fougères peut puiser dans les archives du quotidien Ouest-France.  À leur disposition, il y a une trentaine d’albums imaginés pour stimuler la mémoire.  

"En quelle année est arrivée la télé chez vous ? Vous aviez quel âge ? Une trentaine d’années peut-être...", interroge Dominique Dubois, animatrice Ehpad de Paon, à Fougères.

Pour Roger, les repères temporels sont parfois flous. Les occasions de raconter des souvenirs personnels se font rares. L’animatrice est là pour combler ce manque.  

Un moment convivial

"Qui a connu ça ? Moi je vais vous dire quelque chose, je n’ai jamais connu le martinet, j'étais une enfant sage... Ma stratégie est aussi un peu de les solliciter en parlant de moi, de mes souvenirs de petite fille avec mes parents, mes grands-parents... C'est comme ça qu’on arrive à les intéresser", confie Dominique Dubois.

Certaines thématiques marchent mieux que d’autres. Suzanne a toujours adoré les trains. "Est-ce que vous connaissez ce train là ? Est-ce que c’était confortable ?", interroge Dominique Dubois.
"Ah oui très bien ! À l’époque c'était très bien. C'est pas jeune ça ! Ça les trains, j’ai pas oublié. J’y pensais plus naturellement, mais c’est une chose qui revient", confie Suzanne Mourraine, 88 ans.

Entretenir la mémoire et apaiser l’anxiété

Dans leur cerveau, le travail est intense. Les hippocampes, en bleu clair, identifient l’image. Puis ils trouvent un contexte en dialoguant avec le cortex préfrontal, c’est le souvenir. En vieillissant, le dialogue entre ces deux zones se fragilise. Réaliser cet atelier régulièrement peut le renforcer. Cela entretient la mémoire mais pas seulement. "Ça a aussi un effet sur les troubles du comportement, ça peut apaiser l’anxiété, améliorer l’image de soi... Ça améliore des états qui peuvent être dépressifs parfois", explique le Dr Jean-Pierre Allanic, médecin coordinateur.

Chaque mois, deux nouveaux thèmes viennent enrichir la plateforme. De quoi continuer de surprendre les résidents et faire resurgir encore plus de souvenirs.