Trois Ehpad du groupe Bridge sous administration provisoire pour "dysfonctionnements" graves

Les trois Ehpad du Haut-Rhin ont été placés sous administration provisoire après que des inspections y ont révélé des "dysfonctionnements" mettant "en danger" les résidents.

Muriel Kaiser
Muriel Kaiser
Rédigé le , mis à jour le
De nouveaux Ehpad sont épinglés pour de graves dysfonctionnements
De nouveaux Ehpad sont épinglés pour de graves dysfonctionnements  —  Shutterstock

C'est un nouveau scandale qui secoue les Ehpad. Dans le Haut-Rhin (68), trois établissements ont été placés sous administration provisoire. En cause : des "dysfonctionnements" graves mettant les résidents "en danger", selon l'Agence régionale de santé (ARS) et le conseil départemental.

Lors de plusieurs missions d'inspection menées entre mai 2022 et août 2023 dans Les Fontaines des communes de Lutterbach, Kembs et Horbourg-Wihr, l'ARS et la collectivité européenne d'Alsace (CEA) "ont constaté des dysfonctionnements qui détériorent gravement la qualité de la prise en charge des résidents et les mettent ainsi en danger", a annoncé l'ARS à l'AFP, confirmant une information du journal L'Alsace.

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Garantir la qualité des soins

Les trois établissements, qui accueillent 214 résidents au total, étaient jusqu'ici gérés par la société Les Fontaines Ehpad, dont le groupe Bridge, présidé par Charles Mémoune, est l'unique actionnaire. Sollicités, les directeurs des trois établissements n'ont fait aucun commentaire. 

La direction du groupe Bridge, elle, évoque des "difficultés de recrutement et de présence du personnel". "Nous avons mis en place un plan de recrutement, mais ce n'est pas simple", indique la direction, tout en assurant que "les choses avancent dans le bon sens".

Diego Calabro, directeur général de la Fondation de la maison du diaconat de Mulhouse, a été nommé administrateur provisoire pour six mois, renouvelables une fois. Sa mission vise à "instaurer les conditions humaines et matérielles permettant de préserver de manière pérenne la qualité des soins et de l'accompagnement" dans les trois Ehpad, a précisé l'ARS.

Déjà plusieurs Ehpad du groupe Bridge épinglés

En mai 2022, l'Ehpad résidence Flore de Saint-Agnan (Yonne), appartenant également au groupe Bridge, avait déjà été placé sous administration provisoire, l'ARS de Bourgogne-Franche-Comté évoquant "un grand nombre de dysfonctionnements" mettant "gravement en danger la santé et la sécurité des personnes accueillies".

De même, en mars 2022, l'Ehpad du groupe Bridge Les Opalines aux Moutiers-en-Cinglais (Calvados) avait fait l'objet d'une interdiction d'accueillir de nouveaux résidents pendants six mois. Le tribunal administratif avait observé que le manque de personnel ne permettait pas "d'assurer une prise en charge satisfaisante des résidents lors des toilettes, des repas et des couchers".

En mars 2022, le gouvernement avait annoncé un "vaste plan de contrôle" des 7 500 Ehpad en deux ans pour prévenir les maltraitances, dans le sillage du scandale créé par la publication du livre-enquête Les Fossoyeurs, sur la gestion des établissements du groupe Orpéa.

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Situation dans les Ehpad : quelle évolution en un an ?  —  Le Mag de la Santé - France 5