Cancer de Kate Middleton : comment annoncer son cancer à ses enfants ?

Parler de son cancer à ses enfants est une épreuve délicate dans le parcours de la maladie. Quels mots utiliser ? Comment bien répondre à leurs questions ? Les conseils de la Pre Marie-Rose Moro, pédopsychiatre.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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Dépister les cancers permet de les prendre en charge plus tôt et de mieux les soigner
Dépister les cancers permet de les prendre en charge plus tôt et de mieux les soigner  —  Allo Docteurs - Newen Digital

Existe-t-il un bon moyen d’annoncer une maladie grave à ses enfants ? Par peur de les inquiéter face à l’important changement dans la vie de la famille qui s’annonce, les parents cherchent souvent la meilleure façon d’apprendre à leurs enfants qu’ils souffrent d’un cancer, par exemple.

Lors de la récente annonce publique de son cancer, Kate Middleton a insisté sur le temps qu’elle avait pris le temps pour dévoiler à ses enfants sa maladie. Comme pour la princesse de Galles, le choix juste des mots pour parler de sa maladie à ses proches, et plus particulièrement à ses enfants, est une étape douloureuse, mais nécessaire, de l’épreuve de la maladie.

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Comment ne pas inquiéter son enfant ?

"Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’annoncer à ses enfants que l’on est touché par un cancer", souligne la Pre Marie-Rose Moro, psychiatre spécialiste des enfants et des adolescents et directrice de la Maison de Solenn. "Le plus important reste d’aborder le sujet avec l’enfant et de prendre le temps de bien lui expliquer les bouleversements à venir dans la vie de famille."

Quelques règles simples existent pour parler au mieux de la maladie. "Il faut dire les choses simplement, avec des mots adaptés en fonction de l’âge de l’enfant", précise la pédopsychiatre. "Tout d’abord, il ne faut pas exagérer la maladie et ses symptômes, pour ne pas inquiéter l’enfant outre mesure. Cacher la gravité de la maladie peut également s’avérer contre-productif, car il sentira que son ou ses parents ne sont pas totalement sincères avec lui, et se doutera que quelque chose ne va pas. Surtout, il est important de ne pas se cacher derrière des mots, principalement s’ils sont compliqués et difficiles à assimiler pour l’enfant, car il y a un risque de transposer la peur sur les enfants."

"Ne pas travestir la réalité"

Ensuite vient généralement le temps des questions. "Parler de sa maladie, c’est aussi répondre aux questionnements des enfants, en évitant de les devancer", poursuit la Pre Moro. "Les enfants pourront poser de nombreuses questions, avec leur propre langage. Pour bien leur répondre, il est nécessaire de faire preuve de transparence et de ne pas travestir la réalité en cachant la gravité de la maladie."

Les questions peuvent également prendre la forme d’interrogations plus adultes, avec un vocabulaire autour de la vie et de la mort par exemple. "Lorsque l’adulte n’a pas de réponse à une question posée par l’enfant, ce n’est pas grave de le dire clairement : lorsqu’on ne sait pas, on ne sait pas."

Peut-on parler de son cancer à un jeune enfant ?

Si les enfants et les adolescents ressentent l’angoisse de leurs parents, il ne faut pas non plus oublier les tout-petits. "Les jeunes enfants ne comprennent pas forcément tous les changements qui les attendent, mais sont sensibles aux changements d'ambiance au sein de la famille", explique Marie-Rose Moro. "Le simple fait de leur expliquer que papa ou maman va suivre un traitement peut leur permettre d'assimiler, à leur manière, la maladie" précise-t-elle enfin.