Dyspraxie, la maladie des enfants maladroits

La dyspraxie est une maladie peu connue dont les signes sont souvent banalisés et mis à tort sur le compte d'un manque d'intérêt ou d'un handicap intellectuel. Comment reconnaître les signes de la dyspraxie ? Quels sont les traitements pour ces enfants ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Qu'est-ce que la dyspraxie ?

En cas de dyspraxie, les enfants rencontrent des difficultés à coordonner leurs gestes.
En cas de dyspraxie, les enfants rencontrent des difficultés à coordonner leurs gestes.

Un enfant dyspraxique a des difficultés pour planifier ses mouvements lorsqu'il veut les faire volontairement. Il ne parvient pas non plus à les refaire de manière automatique, à l'inverse des autres enfants.

La dyspraxie concernerait 3 à 6% des enfants. Elle est différente de la dyslexie qui touche presque un enfant sur dix, plutôt les garçons. Ils ont du mal à apprendre à lire et à écrire.

Dans le cas de la dyspraxie, les difficultés sont différentes : les gestes sont lents, maladroits et réalisés de manière plus ou moins adaptée d'une fois sur l'autre. L'enfant ne parvient pas à gérer le temps, ni l'espace qui l'entoure. Il ne sait pas coordonner ses gestes.

Ainsi, il n'aime pas faire des puzzles ou des jeux de construction, car il n'y arrive pas. Il ne sait pas couper sa viande et il doit être aidé pour s'habiller. Il casse ou laisse tomber tout ce qu'il touche.

Il a aussi beaucoup de retard en dessin : c'est ce que l'on appelle la "dysgraphie". À 2 ans, il n'arrive pas à faire un rond, ni un triangle à 5 ans, ce qui est l'âge normal pour réussir ce genre d'exercices. L'écriture est ensuite difficilement acquise.

Tous ces retards s'expliquent par l'impossibilité de coordonner différents facteurs qui servent à réaliser des gestes pourtant évidents. Il faut, en effet, contrôler sa posture, sa force et la direction de ses mouvements. Il faut aussi moduler les contractions des différents muscles et gérer à la fois le temps et l'espace, ce que les enfants dyspraxiques ne parviennent pas à faire.

Des difficultés à voir dans l'espace

Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes expliquent les différents formes de dyspraxie.
Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes expliquent les différents formes de dyspraxie.

Il existe plusieurs formes de dyspraxie. Chaque maladie est propre à un enfant, dans sa gravité et ses répercussions sur le quotidien.

Le cerveau est constitué de plusieurs lobes : le lobe frontal, en avant du crâne, qui gère les mouvements ; le lobe occipital, qui traite la vision ; le lobe pariétal, qui a trait au tact et à la sensibilité à la douleur, la chaleur ; enfin, le lobe temporal, qui s'occupe du goût, de l'audition et de l'olfaction.

Il existe donc une dyspraxie de la parole, de la vision et de l'espace ou une dyspraxie manuelle, lorsque l'enfant est maladroit dans ses gestes.

La dyspraxie
survient dans deux grands cas : soit en cas d'anomalies au niveau du cerveau, soit chez des enfants en bonne santé.

Dans le premier cas, les prématurés sont plus souvent concernés, comme en cas de traumatismes crâniens ou d'infirmité motrice chronique. Dans ce dernier cas, la maladie se développe lors de la grossesse : les zones qui commandent le mouvement dans le cerveau ne se développent pas normalement. Ces enfants souffrent alors de paralysie, de retard mental, en plus de dyspraxie.

Dans l'autre cas
, les enfants n'ont pas de maladie. Seules certaines zones fonctionnent anormalement. Comme elles sont impliquées dans l'apprentissage, certains gestes sont impossibles à acquérir.

Aucune Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) ne permet de diagnostiquer le problème.

Une rééducation adaptée

Copier un dessin peut être un exercice très difficile pour un enfant dyspraxique.
Copier un dessin peut être un exercice très difficile pour un enfant dyspraxique.

Le diagnostic de la dyspraxie doit être réalisé tôt par un neurologue ou un neuropsychologue, afin de ne pas pénaliser l'enfant en mettant ses difficultés sur le compte de l'immaturité ou d'un retard mental.

La prise en charge sera adaptée au type de dyspraxie. Un suivi par un ophtalmologue et un orthoptiste permet de rééduquer les yeux. Une rééducation plus globale est parfois nécessaire.

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