Fracture du col du fémur : plus dure sera la chute

C'est l'un des accidents les plus fréquents mais aussi l'un des plus redoutés des personnes âgées : la fracture du col du fémur peut en effet avoir des conséquences graves. On dénombre 50.000 accidents de ce type par an en France selon l'Inserm.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Fracture du col du fémur : plus dure sera la chute

Rappels anatomiques

Marina Carrère d'Encausse et Benoît Thevenet expliquent la fracture du col du fémur
Marina Carrère d'Encausse et Benoît Thevenet expliquent la fracture du col du fémur

En France, chaque année, environ 50.000 personnes se fracturent le col du fémur. Un accident qui concerne surtout les personnes âgées et en particulier les femmes qui souffrent d'ostéoporose. La fracture du col du fémur marque alors parfois le début de la perte d'autonomie. Mais cet accident peut aussi concerner les plus jeunes.

Le fémur correspond à l'os de la cuisse, il forme avec le bassin l'articulation de la hanche qui permet de supporter le poids du corps ainsi que la marche. La partie supérieure du fémur a une tête arrondie qui s'emboîte parfaitement dans le creux de l'os de la hanche qu'on appelle le cotyle. Les surfaces articulaires sont recouvertes de cartilage, c'est ce qui permet un mouvement fluide et évite les frottements douloureux.

Le col fémoral est la partie la plus fine de cette articulation. Deux protubérances sont également présentes : le grand et le petit trochanter, ce sont les zones d'insertion des muscles de la jambe. Deux tiers des fractures se localisent dans le massif des trochanters, un tiers au niveau du col du fémur. Ce type de fracture est plus fréquent chez les personnes âgées, notamment en raison de l'ostéoporose. Certaines zones deviennent alors très fragiles, la moindre chute peut alors provoquer une fracture.

La fracture provoque une douleur, souvent violente dans le pli de l'aine, la fesse ou la hanche, ainsi qu'une impossibilité à s'appuyer sur la jambe ou à se relever. Une radiographie confirme le diagnostic et si ce n'est pas le cas, un scanner ou une IRM peut être demandé(e). Elle permet de voir si la fracture concerne le col du fémur ou le trochanter.

La prise en charge est chirurgicale, sauf lorsque l'âge contre-indique l'intervention ou une anesthésie (le traitement est alors orthopédique). Le choix de la technique chirurgicale est déterminé en fonction du type de fracture : ostéosynthèse (à l'aide d'une plaque ou d'une vis), pose de prothèse ou les deux.

Des prothèses au secours des malades

Il existe deux manières de soigner une fracture du col du fémur, déterminées en fonction de l'âge du patient et de la gravité de la fracture. Le traitement peut être chirurgical ou orthopédique. Dans ce dernier cas, la jambe concernée est immobilisée et le malade ne doit pas prendre appui dessus pendant trois à six mois. Concernant les prothèses, il peut s'agir d'une prothèse totale de hanche, d'une prothèse dite cervico-céphalique, où seule la tête et le col sont remplacées (lorsque l'articulation n'est pas abimée par l'arthrose), ou une prothèse intermédiaire, où le col et la tête sont remplacées et une pièce est insérée dans le bassin

Plusieurs types d'opérations chirurgicales sont également possibles :

  • L'arthroplastie, autrement dit la prothèse de hanche, totale ou partielle, est privilégiée chez les personnes âgées. La prothèse est composée d'une tige implantée dans le fémur, d'un col et de la tête qui va s'articuler avec le bassin. La prothèse remplace donc la partie de l'os qui est abîmée. Les matériaux utilisés sont le polyéthylène ou la céramique, et le choix de la prothèse se fait en fonction de l'activité du patient.
  • L'ostéosynthèse est une méthode chirurgicale recommandée pour les personnes qui mènent une vie active ou dont le pronostic est bon. Un long clou et des vis sont posés afin de stabiliser la fracture.

Après l'opération du col du fémur

Sylviane suit une rééducation après son opération du col du fémur
Sylviane suit une rééducation après son opération du col du fémur

Le col fémoral étant une zone assez mal vascularisée, la consolidation de l'os est difficile, car il n'a pas beaucoup d'oxygène. Si l'évolution est bonne, il faut compter entre trois et six mois pour une consolidation correcte. Dans le cas contraire et à partir du sixième mois, on parle de pseudarthrose.

La nécrose aseptique est une autre complication qui peut également compromettre les suites de la fracture. Elle entraîne une destruction progressive de la tête fémorale et peut survenir dans les deux ans qui suivent la fracture du col du fémur.

D'autres mesures plus pratiques font aussi partie de la prise en charge chez les personnes âgées qui ont une prothèse. La rééducation est certes importante mais ne suffit pas : le domicile doit être lui aussi adapté, en proscrivant les tapis dans lesquels on se prend les pieds, en optant pour un tapis antidérapant dans la baignoire ou encore pour une lumière suffisante pour les déplacements nocturnes. Il faut également stimuler les déplacements et les relations sociales afin d'entretenir la vitalité de la personne âgée.

Une thérapie virtuelle pour reprendre confiance

À chaque séance, le patient se retrouve dans un nouvel environnement virtuel qu'il doit apprivoiser progressivement.
À chaque séance, le patient se retrouve dans un nouvel environnement virtuel qu'il doit apprivoiser progressivement.

Avec l'âge et a fortiori quand on a déjà fait une chute, la peur de tomber devient de plus en plus prégnante. Une des conséquences chez les personnes âgées, c'est qu'elles ne sortent plus de chez elles par peur d'être bousculées et de tomber. Il existe des thérapies virtuelles qui aident à lutter contre cette peur.

Les ateliers de prévention des chutes

Les ateliers de prévention des chutes sont-ils efficaces ?
Les ateliers de prévention des chutes sont-ils efficaces ?

Au delà de 65 ans, la chute est l'accident de la vie courante le plus fréquent chez les personnes âgées. Invalidité, perte d'autonomie, blessures graves, voire décès... les conséquences peuvent être graves. Chez les plus de 90 ans, elle conduit même à l'hospitalisation dans 45% des cas.

Diminution de la vision, de l'audition, troubles de l'équilibre et cognitifs sont les principaux facteurs à l'origine des chutes. Un environnement mal adapté à la personne âgée peut aussi constituer un risque. Ces troubles augmentent avec le vieillissement, mais ne sont pas irrémédiables. Réflexes à adopter, pratique d'exercice physique : il existe des solutions pour éviter les chutes et limiter leur impact quand elles surviennent.

Pour limiter les chutes, l'exercice physique est un passage obligé. Récemment, son efficacité pour prévenir aussi les conséquences des chutes, comme les blessures graves, a été prouvée dans une étude.

À partir de 70 ans, des exercices ciblés sont indispensables, comme ceux pratiqués par les participantes des ateliers équilibre de la Fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire.